RECUEIL RENAISSANCE : TEXTE 5, CETTE FEMME

Après LE CHEMIN, voici mon nouveau recueil de poèmes en vers libres. Mais cette fois, je ne suis pas seul : j'ai invité cinq auteurs sur un recueil qui comptera dix-neuf textes en totalité. Chaque lundi, vous pourrez donc découvrir un nouveau poème (programme ci-dessous). 

RENAISSANCE c'est la continuité du CHEMIN...

CETTE FEMME

Elle sait que les yeux de son mari ne les atteignent plus, 

Que la portée de ses iris n’a plus le même éclat.

Et que les sourires qu’ils s’échangeaient  

En public ou en intimité,

Font désormais l’appétit du passé.

Elle aime ses enfants, mais plus le deuxième parent.

Pourtant elle poursuit un chemin irrémédiablement routinier,

S’évertue à rester la femme qu’on attend

Sans faiblesse ni émotions,

Persuadée que le temps soigneront les maux.

Puis les jours passent, 

Ses yeux se ferment le soir, 

Fiers de penser à un idéal

Eloignée qu’elle est de cette pression quotidienne qui oppresse ses rêves.

Elle devient solitaire autant qu’elle s’empêche de respirer.

Elle sait que dehors, les éclats peuvent être nombreux, 

Mais elle ne peut rien envisager,

Puisqu’elle s’est engagée avec un homme qui n’arrive plus à lui parler

Sinon de futilités qui ne suffisent plus à combler son âme amoureuse.

La voir rester forte relève du courage d’exemplarité

Et demeure un mystère aussi insoluble que désespéré

Comme si elle voulait qu’une personne entende son appel à l’aide

Pour l’éloigner d’une vie sans aspérité.